C’est une terre verdoyante, sillonn\u00e9e de rivi\u00e8res, riche en vall\u00e9es profondes et en sommets \u00e9lev\u00e9s, nich\u00e9e au pied de la cha\u00eene de l’Himalaya<\/strong>: ses jardins s’\u00e9tendent \u00e0 diff\u00e9rentes altitudes, des pentes les plus douces \u00e0 environ 600 m\u00e8tres aux sommets les plus inaccessibles \u00e0 plus de 2000 m\u00e8tres.<\/strong> Un terroir <\/em>incroyable<\/strong> d’o\u00f9 provient un th\u00e9 appr\u00e9ci\u00e9 dans le monde entier et dont les parfums incomparables lui ont valu le nom de“champagne des th\u00e9s”<\/strong>. <\/p> Maintes fois disput\u00e9e au cours des si\u00e8cles, la r\u00e9gion est pass\u00e9e sous domination britannique en 1835<\/strong>. Gr\u00e2ce \u00e0 l’air salubre des montagnes, les Britanniques ont d’abord exploit\u00e9 la r\u00e9gion pour construire un sanatorium et des r\u00e9sidences d’\u00e9t\u00e9 afin d’abriter les officiers et leurs familles de la chaleur insupportable qui r\u00e9gnait dans les plaines. Mais le tournant fut la d\u00e9couverte de l’int\u00e9r\u00eat du Darjeeling pour la culture du th\u00e9 : l’altitude et le climat frais et brumeux en font un terroir id\u00e9al pour la vari\u00e9t\u00e9 camellia sinensis sinensis<\/em><\/strong>, jusqu’alors r\u00e9serv\u00e9e aux Chinois. <\/p> La vari\u00e9t\u00e9 locale assamous, d\u00e9couverte en 1825, avait d\u00e9j\u00e0 donn\u00e9 naissance \u00e0 la culture du th\u00e9 en Inde \u00e0 des fins commerciales, mais la vari\u00e9t\u00e9 \u00e0 petites feuilles cultiv\u00e9e en Chine \u00e9tait tr\u00e8s appr\u00e9ci\u00e9e des consommateurs europ\u00e9ens pour le raffinement, la<\/strong> floralit\u00e9 et la d\u00e9licatesse de ses parfums<\/strong>. C’est gr\u00e2ce au c\u00e9l\u00e8bre botaniste-espion \u00e9cossais Robert Fortune<\/strong>, engag\u00e9 en 1842 par la Compagnie des Indes orientales pour voler le th\u00e9 et les connaissances du peuple chinois, que les premi\u00e8res graines et les premiers plants de la vari\u00e9t\u00e9 sinensis sinensis<\/em> sont arriv\u00e9s \u00e0 Darjeeling et que les premiers domaines <\/em>(jardins) de la r\u00e9gion ont \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9s. <\/p> De quelques jardins, elle est pass\u00e9e \u00e0 plus d’une centaine en 1947, produisant une quantit\u00e9 impressionnante de 14 millions de kilos de th\u00e9 noir par an. Aujourd’hui, la production d\u00e9passe les 18 millions de kilos de th\u00e9 par an<\/strong>, avec 88 jardins<\/strong> officiellement reconnus. De plus, face aux nombreuses contrefa\u00e7ons, le Tea Board of India a obtenu en 2005 une importante certification pour Darjeeling, qui est devenue un indicateur g\u00e9ographique reconnu par l’OMC<\/strong>: il a \u00e9t\u00e9 \u00e9tabli que seul le th\u00e9 cultiv\u00e9 \u00e0 Darjeeling peut effectivement \u00eatre d\u00e9fini comme tel. <\/p> Les th\u00e9s cultiv\u00e9s et transform\u00e9s dans cette r\u00e9gion sont nombreux : les domaines<\/em>, nous l’avons dit, sont pr\u00e8s d’une centaine ! Cependant, le produit final varie non seulement en fonction du jardin, avec les diff\u00e9rences \u00e9videntes de terroir et de traitement, mais aussi en fonction de la p\u00e9riode.<\/strong> En effet, les saveurs et les ar\u00f4mes du Darjeeling diff\u00e8rent selon le moment o\u00f9 les feuilles de th\u00e9 ont \u00e9t\u00e9 cueillies. <\/p> Nous pouvons distinguer quatre pouss\u00e9es principales<\/strong>, leterme “pouss\u00e9e”<\/em> d\u00e9signant la nouvelle pouss\u00e9e des bourgeons et des feuilles tendres apr\u00e8s une p\u00e9riode de repos de la plante – le m\u00eame terme d\u00e9signe \u00e9galement la r\u00e9colte :<\/p> Il faut dire que le th\u00e9 Darjeeling par excellence est normalement consid\u00e9r\u00e9 comme un th\u00e9 noir, la cat\u00e9gorie des th\u00e9s enti\u00e8rement oxyd\u00e9s. Pour le first flush en particulier, il convient toutefois d’apporter quelques pr\u00e9cisions. Dans ce cas, le processus de fl\u00e9trissement qui a lieu apr\u00e8s la r\u00e9colte est tr\u00e8s intense et entra\u00eene une forte r\u00e9duction du pourcentage d’eau contenu dans la feuille<\/strong>: nous sommes autour de 60-65% contre 30-35% pour les th\u00e9s noirs classiques. L’oxydation \u00e9tant frein\u00e9e par la raret\u00e9 de l’eau, les feuilles de Darjeeling ne s’oxydent jamais \u00e0 100 %<\/strong>, si bien que dans le th\u00e9 sec, on peut voir un m\u00e9lange de verts et de diff\u00e9rentes nuances de brun. Il serait donc plus juste de classer le Darjeeling first flush, plut\u00f4t que comme un th\u00e9 noir, comme un th\u00e9“hard-withered<\/strong>“. <\/p> Ces derni\u00e8res ann\u00e9es, de nouveaux produits sont venus s’ajouter aux th\u00e9s noirs orthodoxes : nous proposons ainsi des th\u00e9s blancs, des th\u00e9s oolongs et des th\u00e9s verts dans lesquels les palais les plus exerc\u00e9s reconna\u00eetront l’inimitable<\/strong> note de muscat<\/em><\/strong> ou de muscade, typique des th\u00e9s Darjeeling.<\/p> Comment s’y retrouver dans l’oc\u00e9an de petites lettres qui accompagnent le nom de notre Darjeeling ? Vous avez peut-\u00eatre lu des abr\u00e9viations telles que TGFOP ou SFTGFOP1 sur l’emballage. Ce type de nomenclature a \u00e9t\u00e9 con\u00e7u par les Britanniques et s’applique en fait \u00e0 d’autres th\u00e9s produits dans les anciennes colonies de l’Empire britannique – donc non seulement aux th\u00e9s indiens comme l’Assam, le Darjeeling et le Nilgiri, mais aussi aux th\u00e9s de Ceylan et aux th\u00e9s africains (vous ne verrez jamais ces petites lettres accompagner le nom d’un th\u00e9 chinois ou japonais). Mais que signifient tous ces acronymes ? Essayons de mieux les comprendre. <\/p> Cette classification (grading<\/em>)<\/strong> est destin\u00e9e \u00e0 d\u00e9terminer la qualit\u00e9 des feuilles s\u00e9ch\u00e9es<\/strong> et ne fait donc pas r\u00e9f\u00e9rence aux caract\u00e9ristiques organoleptiques de la liqueur. Ces acronymes identifient les feuilles qui ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9colt\u00e9es<\/strong> et mesurent la quantit\u00e9 de bourgeons<\/strong> que le th\u00e9 contiendra<\/em> par rapport aux feuilles. Vous trouverez ci-dessous la classification des th\u00e9s \u00e0 feuilles enti\u00e8res. <\/p> Curiosit\u00e9 : d’o\u00f9 viennent les termes qui composent le mot Orange Pekoe<\/strong>? “Pekoe” d\u00e9signe \u00e0 la fois le duvet argent\u00e9 qui recouvre et prot\u00e8ge les bourgeons, du cantonais pai-hao<\/em>, et – en ce qui concerne la classification – n’importe quel th\u00e9 noir de milieu de gamme. L’origine du terme “orange” est toutefois controvers\u00e9e : elle est principalement attribu\u00e9e \u00e0 la maison noble Orange-Nassau<\/strong>, une importante famille n\u00e9erlandaise qui a connu son heure de gloire avec l’essor de la Compagnie n\u00e9erlandaise des Indes orientales et le commerce du th\u00e9 en Europe. D’autres l’attribuent plut\u00f4t \u00e0 la couleur orange de la liqueur<\/strong> lorsque les feuilles sont infus\u00e9es, teintant l’eau d’une couleur ambr\u00e9e. <\/p> Toutefois, ne vous laissez pas intimider par les classifications officielles. En r\u00e8gle g\u00e9n\u00e9rale, plus il y a de lettres, plus la qualit\u00e9 des <\/em>feuilles est \u00e9lev\u00e9e. Pour le reste, laissez votre instinct et votre curiosit\u00e9 vous guider dans la d\u00e9gustation et l’essai de nouveaux th\u00e9s… avec ou sans lettres ! <\/p> Envie de savourer le raffinement et de vous laisser envelopper par les senteurs d’un Darjeeling first flush ? Essayez nos th\u00e9s !<\/strong> Nous avons s\u00e9lectionn\u00e9 les meilleures feuilles des meilleurs jardins de la vall\u00e9e de Kurseong<\/strong>: Les th\u00e9s Darjeeling, avec leur merveilleuse complexit\u00e9, sont presque des th\u00e9s de m\u00e9ditation : ils m\u00e9ritent une d\u00e9gustation attentive et vous r\u00e9compenseront par une exp\u00e9rience gustative tr\u00e8s sp\u00e9ciale.<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Tous les secrets du Darjeeling, surnomm\u00e9 le champagne des th\u00e9s. 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<\/figure>Parfums et saveurs des th\u00e9s Darjeeling<\/h2>
SFTGFOP… ? D\u00e9m\u00ealer les lettres <\/h2>